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Comment demander et négocier une rupture conventionnelle ?

Demander une rupture conventionnelle à son employeur est une démarche qui ne s’improvise pas. C’est un exercice délicat qui nécessite non seulement du courage mais aussi une vraie préparation en amont, car celle-ci ne sera pas forcément acceptée. Comment demander une rupture conventionnelle ? Et comment bien la négocier ? Suivez le guide.


En contrat à durée indéterminée (CDI), vous avez décidé qu’il était temps de partir. Les raisons peuvent être nombreuses : vous avez fait le tour de votre poste, vous ne vous épanouissez plus dans vos missions, vous n’êtes plus en accord avec les valeurs de votre entreprise, vous souhaitez vous lancer dans une aventure entrepreneuriale, etc. À ce jour, la rupture conventionnelle reste la meilleure option pour votre départ. Son principal avantage : elle vous ouvre droit au chômage (contrairement à la démission). Mais encore faut-il qu’elle soit acceptée par votre employeur.


Demander une rupture conventionnelle n’est pas chose aisée. Et encore moins si vous devez la négocier. Rappelons que la négociation débute lorsqu’il y a désaccord. Si votre demande est acceptée du premier coup, on parle ici de transaction, tout simplement.


Chez Négocie ton salaire, nous avons accompagné de nombreux salariés dans la négociation de leur rupture conventionnelle. Forts de nos expériences et de notre expertise, nous vous partageons ici notre démarche et tous nos conseils afin que vous puissiez maximiser vos chances d’obtenir un “oui”.


Demander une rupture conventionnelle : une bonne préparation avant tout


Pas de place aux doutes !


Demander une rupture conventionnelle ne s’improvise pas. Vous devez avant tout être sûr de vous. Si vous n’avez plus de motivation ou plus l’envie de travailler au sein de votre entreprise… Peut-être qu’un point avec votre manager peut résoudre votre mal-être. Vous y trouverez peut-être des solutions, des axes d’améliorations à mettre en place pour que vous soyez mieux au sein de votre entreprise.


Gardez en tête qu’une rupture conventionnelle ne se demande que lorsque vous êtes 100% certain de votre choix. Dans le cas contraire, elle risque de ne pas aboutir. Votre interlocuteur n’est pas bête : il sentira vos doutes, et surtout, il considérera votre demande comme étant non justifiée. Ce sera un “no go” pour lui.


Une demande justifiée


Votre demande de rupture conventionnelle doit effectivement être justifiée. Vous ne pourrez juste dire “Je ne me sens pas bien dans l’entreprise”. Vous devez apporter des arguments, les expliquer concrètement par des exemples, les démontrer qualitativement. Idem si vous avez un projet personnel. Celui-ci doit être très clair. Si vous exposez un projet trop vague, votre interlocuteur n’en sera pas convaincu. C’est exactement comme pour la négociation de votre augmentation de salaire, votre demande doit être juste et justifiée à 100%.


Analyser la situation


Avant de demander une rupture conventionnelle, vous devez évaluer 3 choses :

  • Le contexte

  • Le rapport de force

  • L’aspect financier


Ces trois axes vous permettront de déterminer le niveau de complexité de votre demande et d’être ainsi bien préparé si vous entrez en phase de négociation.


Chez Négocie ton salaire, nous avons mis en place un indicateur de complexité, dont chaque élément est noté entre 1 et 5, du plus facile ou plus difficile.


1. Le contexte


Il s’agit de votre situation dans votre entreprise : poste, statut, salaire, ancienneté, engagement, etc. Et de la situation de votre entreprise en général : son organisation, sa taille, sa santé économique, etc. Prenez bien en compte chacun de ces éléments pour vous situer dans votre société.


Attention ! Si votre entreprise a déjà refusé des ruptures conventionnelles, cela ne doit pas vous freiner. Chaque situation est différente. Si les autres n’ont pas réussi, cela ne veut pas dire que tout est fichu d’avance pour vous. Ne vous fiez pas aux bruits de couloirs !


Voici un exemple pour un de nos clients. Nous avons ici évalué avec lui chaque verticale de sa situation actuelle.



2. Le rapport de force


L’objectif ici est de passer en revue toutes vos forces et toutes les objections possibles de votre interlocuteur. Par exemple, si vous avez une compétence spécifique et rare à trouver, cela pourrait complexifier votre demande de rupture conventionnelle, car votre employeur aura du mal à vous remplacer. Et dans le cas où il trouve un super remplaçant, son salaire pourrait être plus élevé, le marché ayant évolué depuis votre arrivée dans l’entreprise.


Une bonne préparation passe par une évaluation minutieuse de ce rapport de force.



3. L'aspect financier


Ne l’oubliez pas ; votre rupture conventionnelle aura un coût pour votre entreprise.


Chiffrez votre départ (combien cela coûtera à votre employeur) : le montant légal lié à votre rupture conventionnelle et l’indemnité supra légale que vous pouvez demander en fonction de votre situation. Et calculez ce qu’impliquerait un refus de votre rupture conventionnelle, à savoir toutes les dépenses que pourrait éviter votre employeur s’il ne l’accepte pas : perte d’efficacité, impact de votre manque d’implication sur le business et l’image de marque, etc. Bien souvent, ce montant est plus élevé.


Votre interlocuteur pourra ainsi prendre conscience de l’impact de son refus et sera plus enclin à vous accorder votre demande de rupture conventionnelle.



Structurer une alternative


Lors de votre entretien, 3 scénarios possibles :

  • Votre demande de rupture conventionnelle sera acceptée du premier coup. Félicitations !

  • Elle sera partiellement acceptée.

  • Votre recruteur la refusera de but en blanc.


Même si vous avez bon espoir, préparez-vous aux deux autres possibilités. Évaluez la probabilité pour chaque scénario et structurez une alternative au cas où.



Construire un plan de négociation


Après avoir évalué les probabilités, dessinez votre plan d’action.


La négociation peut être un processus long. Ce n’est pas un sprint mais un marathon qui peut durer jusqu’à 6 semaines voire plus selon les situations. Il sera donc important de bien imaginer votre feuille de route.


Voici un exemple pour un de nos clients dont la demande avait des chances d’être refusée.



Évaluer son profil de négociateur


La préparation est clé en négociation. Après toutes ces étapes, nous vous conseillons également de déterminer votre profil de négociateur. Quels sont vos atouts et vos faiblesses en négociation ? Êtes-vous assertif, plutôt dans la coopération ou à l’écoute ? Chez Négocie ton salaire, pour chaque accompagnement que nous faisons, nous vous aidons à identifier votre profil pour que vous puissiez utiliser vos points forts dans votre négociation.


Exemple ici pour un de nos clients. Nous avons ici analysé son profil selon 5 critères : écoute, conflit, empathie, assertivité, coopération. Et les résultats nous ont permis de l’identifier comme étant un “Castor” ou "Bâtisseur".


Ses atouts de négociation :

  • Il souhaite avant tout trouver un accord “gagnant-gagnant” quitte à ce que la négociation dure dans le temps.

  • Pour lui, une négociation est une discussion durant laquelle tous les axes sont à explorer. Il sait poser les questions qui lui permettront de comprendre les motivations ou les points de blocage de son interlocuteur.

  • Il fera tout pour atteindre son objectif, mais pas question de déplaire à son interlocuteur ni dégrader la relation.

  • Le Castor est pragmatique ; il cherche à trouver des solutions de manière collaborative.


Ses points d’attention :

  • À trop vouloir concilier dans la recherche d’un accord gagnant-gagnant, il peut accepter des concessions qui finiront par le décevoir.

  • Il peut aussi proposer trop d’options, finissant ainsi par “noyer” son interlocuteur qui ne saura plus quoi décider.

  • Il peut également perdre en crédibilité à trop vouloir plaire à son interlocuteur.


Après l’analyse de son profil, nous avons ainsi sélectionné 4 grandes techniques de négociation :

  • Écoute active.

  • Valorisation personnelle (présentation de sa valeur unique)

  • Persuader de la perte (ce que l’employeur a à perdre si pas d’accord trouvé)

  • Lâcher du lest (céder quelques éléments par à-coups, sans faire de trop grands écarts).



S’entraîner pour le jour J


Tel un soldat, vous devrez vous entraîner. Même si vous êtes bien préparé, il y aura certainement des points sur lesquels vous serez moins à l’aise à l’oral. N’hésitez pas à solliciter un de vos collègues de confiance pour lui présenter votre discours, vos arguments, etc.


La négociation, qu'elle soit pour une rupture conventionnelle ou une augmentation de salaire, se prépare avec minutie. D’où l’importance parfois d’être bien accompagné tout au long de votre demande et de votre négociation.


Comment négocier (habilement) sa rupture conventionnelle ?


Comme précisé plus haut, la négociation débute lorsqu’il n’y a pas d’accord : votre demande a été partiellement acceptée ou elle a été catégoriquement rejetée. “On t’aime bien Michel, mais la RC, ce n’est pas dans la culture de la boîte”.


Quel que soit le cas, sachez que tout n’est pas perdu. Si vous vous êtes bien préparé en amont et si vous avez bien défini votre scénario alternatif, vous aurez encore des cartes à jouer. La négociation est comme une partie de poker. Toujours avoir un coup d’avance !


Ma demande est partiellement acceptée


Solliciter très vite un second entretien


Votre employeur vous a dit : “j’ai bien pris en compte votre demande, cela me semble possible mais je dois encore y réfléchir. Je reviens vers vous”.


La situation est plutôt positive mais n’attendez surtout pas qu’il revienne vers vous. Prenez les devants en sollicitant un autre entretien, non pas dans deux mois, mais dans les deux semaines suivant votre premier échange (au grand maximum). Votre demande ne doit pas tomber aux oubliettes et tous vos arguments doivent encore être ancrés dans la tête de votre interlocuteur.


Verrouiller les éléments validés


Avant votre second entretien, pensez à verrouiller les éléments validés avec votre employeur par email. Tout comme en négociation de salaire, il est important de garder une trace écrite de votre échange. Votre manager pourra non seulement se remémorer les points validés mais aussi identifier certains de vos arguments non pris en compte ou mal compris lors de votre discussion.


Se préparer une nouvelle fois


Cette nouvelle entrevue devra aussi être bien préparée. Utilisez les enseignements du premier entretien pour être force de proposition, ajustez votre argumentaire, en identifiant les axes à renforcer et les points sur lesquels vous pourriez lâcher pour parvenir à un accord. Sans faire trop de concessions évidemment… La rupture conventionnelle doit bien sûr aboutir, mais pas à votre détriment.


Créer des scénarios


Lors de votre second entretien, votre interlocuteur pourrait émettre plusieurs objections. Dans ce cas, n’hésitez pas à créer des scénarios afin qu’il puisse se projeter sur les conséquences possibles d’un refus. Par exemple, s’il évoque l’aspect financier de votre rupture conventionnelle, c’est là que vous pouvez évoquer toutes dépenses encourues si aucun accord n’est trouvé. “Si je ne peux pas partir, je ne vous cache pas que je serai très déçu et comprenez que j’aurais inévitablement une baisse de productivité. Cela pourrait vous coûter tant…”. Attention toutefois à ne pas tomber dans la menace.


Ma demande est rejetée


Ne pas en rester-là


Si votre demande de rupture conventionnelle est rejetée dès votre premier entretien, ne baissez pas les bras. Un non n’est pas toujours définitif, croyez-nous. Ne fermez pas la porte et demandez à votre interlocuteur du temps pour analyser tout ce qu’il vient de se passer en lui signifiant que sa décision ne vous satisfait pas.


Parler avec ses tripes !


Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il est essentiel de parler avec ses émotions. Expliquez en quoi votre demande est vraiment importante pour vous, dites ce que vous ressentez, ce que vous vivez pour toucher la personne en face de vous. Votre employeur n’est pas un robot. Il est aussi humain et ressent les mêmes choses que vous. Il a même sûrement déjà été à votre place.


Poser des questions ouvertes


Si votre interlocuteur émet toujours des objections, et si vous sentez que votre demande à une nouvelle fois peu de chance d’aboutir, ne vous lancez pas dans une bataille d’arguments. Posez-lui sans cesse des questions ouvertes : “Comment faire ?”, “Pourquoi ?”, “Que pouvons-nous faire pour trouver un accord ?”, etc.


Vous l’aurez compris, demander et négocier une rupture conventionnelle est une démarche qui nécessite une préparation minutieuse. Un travail qui (souvent) ne peut se faire seul.


Chez Négocie ton salaire, nous vous accompagnons de A à Z afin que vous puissiez obtenir votre rupture conventionnelle : nous analysons avec vous votre situation, le contexte de votre entreprise, nous dessinons votre profil de négociateur, votre plan de négociation, et nous vous soutenons tout au long de votre négociation.


N’hésitez pas à nous contacter à cette adresse à vincent@negocietonsalaire.com ou bien directement sur notre site.


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